Attention, les chiffres font froid dans le dos. Selon une note d’analyse de Goldman Sachs, les systèmes d'intelligence artificielle générative pourraient entraîner des « perturbations importantes » sur le marché du travail. Et ce n’est rien de le dire puisqu’environ 300 millions d'emplois à temps plein, pourraient disparaitre dans le monde selon le cabinet.
Impact des IA sur le travail selon différents pays. Source : Goldman Sachs
Les métiers les plus touchés sont évidemment ceux en lien avec le langage et la production d’écrits susceptibles être automatisés. Mais aussi les jobs dans la recherche, car l’IA devrait par exemple permettre une meilleure modélisation des protéines ou encore la proposition de création de nouveaux matériaux.
Dans son rapport, Goldman Sachs prédit par exemple qu’aux Etats-Unis, les professions administratives et juridiques seront les plus impactées avec des suppressions de postes pouvant atteindre respectivement 46 % et 44 %. En Europe, ce sont les métiers liés à l'administratif et aux fonctions support (45%) ainsi que de cadres et de professions qualifiées (34%) qui sont les plus en danger.
Y-a-t-il le feu au lac ? Faut-il fissa préparer ses projets de reconversion? Pas si vite ! Dans son hypothèse de travail, Goldman Sachs nuance heureusement un peu ses 300 millions d’emplois affectés par l’IA.
Seulement 7% des emplois américains seraient en fait totalement remplacés par l’IA, 63% seraient « juste » complétés par l’IA et mathématiquement, 30% ne seraient tout simplement pas concernés par cette révolution technologique.
Une autre étude américaine, récemment publiée par l'université de Pennsylvanie en partenariat avec Open Research et Open AI, l’entreprise californienne à l’origine de ChatGPT, indique que « 80 % de la main-d'œuvre américaine pourrait voir au moins 10 % de ses tâches affectées, tandis qu'environ 19 % des travailleurs pourraient voir au moins 50 % de leurs tâches affectées par l'introduction d'outils tels que ChatGPT ».
Et toujours pour rassurer, l’institution bancaire américaine cite volontiers les travaux de l’économiste David Autor :
60% des travailleurs occupent aujourd’hui des emplois qui n’existaient pas en 1940, ce qui implique que plus de 85% de la croissance de l’emploi au cours des 80 dernières années s’explique par la création de nouveaux postes sous l’effet de la technologie.
David Autor
Se réjouir ou s’inquiéter ? A ce stade, il est difficile de dire si les créations de futurs nouveaux jobs suffiront à compenser les emplois menacés par l’IA. Et si les salariés dont les postes pourraient disparaitre car remplacés par l’IA, seront à même d’occuper ces nouveaux emplois. Leurs compétences actuelles seront-elles transposables ailleurs ? Auront-ils les moyens et les ressources pour se former à ces nouveaux métiers ? ChatGPT et consorts n’ont pas encore livré leurs réponses sur le sujet.
Plus de 1300 chercheurs en intelligence artificielle (IA)ont appelé mercredi 30 mars à une «prise de recul» générale après le développement de ChatGPT-4. Est-ce réaliste ? Que faut-il en penser ? Le point de vue de Vincent Corruble, maître de conférences, chercheur au LIP 6 (Laboratoire d’informatique de Paris 6), invité de France 24.
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/francais-seconde ou directement le fichier ZIP Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0